Vigne : comment s'intègre le biocontrôle dans une parcelle expérimentale ?

Pour ce nouvel épisode, direction le Maine et Loire sur une parcelle expérimentale de vigne. Son objectif ? Explorer la diversification du peuplement végétal afin de diminuer l'usage de produits phytosanitaires. Si différents leviers agro écologiques sont utilisés, comment s'inscrit le biocontrôle dans le cadre cette initiative ?

Dans ce nouvel épisode du Mag du Biocontrôle, nous rencontrons David Lafond, ingénieur à l’Institut Français de la Vigne et du Vin qui a créé une vigne expérimentale DEPHY EXPÉ en 2018, dans le Maine. Cette parcelle a pour objectif d’explorer la diversification du peuplement végétal afin de diminuer l’usage de produits phytosanitaires.

La vigne est une plante pérenne qui ne laisse pas de place aux différents leviers types rotations. Sur sa parcelle expérimentale, David Lafond envisage les choses sur le long terme, avec des leviers qui vont permettre de jouer sur la biodiversité et les régulations biologiques

  • conduite, 
  • taille de la vigne
  • et aménagement global de la parcelle.

On retrouve dans ces vignes les principales maladies de la vigne, comme le mildiou, l'oïdium et, dans une moindre mesure, le botrytis. " Ici, on se concentre surtout sur les maladies fongiques, explique David Lafond, avec des leviers qui sont de l'ordre de la conduite de la vigne puisque l'on a un mode de taille particulier : une taille en haie semi-minimale qui vise à limiter la sensibilité aux maladies.La parcelle dispose également d’un couvert total qui génère trois avantages notables : assurer davantage de rigueurs ; Limiter les contaminations primaires du mildiou au printemps ; Abriter des auxiliaires.

Et le rôle du biocontrôle dans tout ça ?

Sur la plateforme, le biocontrôle joue un rôle majeur dans la lutte contre l’oïdium. Plusieurs leviers sont activés :

  • Utilisation de plantes sensibles à leur propre oïdium, dans l'inter-rang et autour de la parcelle : ces dernières jouent le rôle de réservoir à certains auxiliaires comme les champignons parasites de l'oïdium. Cette stratégie permet de baisser la pression oïdium sur la parcelle.
  • Lorsque la pression oïdium augmente, certains produits de stimulation des plantes sont utilisés, voire de la stimulation physique avec les UV
  • À l'apparition des symptômes, afin de bloquer l'évolution de la maladie, des produits de traitements biocontrôles sont utilisés. Le recours au conventionnel ne se faite que si la situation est vraiment critique.

L'analyse des expérimentations menées sur cette parcelle ne pourra se faire que sur le long terme. Reste qu'en 2020, aucun traitement n’a été effectué sur la parcelle.