L’oïdium préfère les feuilles jeunes
La phénologie de la vigne interfère aussi si les conditions climatiques sont synchrones. Tous les organes herbacés en croissance peuvent alors devenir des cibles potentielles. En conséquence, la plante est réceptive à la maladie sur feuilles durant toute la période végétative.
L’explication tient du fait que les feuilles âgées de plus de 10 jours passent de l’état de « puits » à l’état de « source » c'est-à-dire d’un état où elles reçoivent leur nutriment des autres feuilles à celui où elles deviennent autonomes. Cette transition est marquée par une forte augmentation du taux de sucre et une diminution de la teneur en eau des feuilles. Le sucre en plus forte concentration pourrait avoir un effet sur la stimulation des gènes impliqués dans les défenses naturelles de la plante. Il pourrait également bloquer la pénétration du champignon ou réprimer son métabolisme. Quant à la feuille jeune, ses réactions cellulaires de défense sont limitées car ce processus mobiliserait trop d’énergie (production de métabolismes secondaires) au détriment de sa croissance.
Les jeunes baies sont aussi très réceptives mais elles possèdent également une résistance dite « ontogénique » liée à l’âge des tissus.
À la floraison, la sensibilité est maximale et elle diminue très fortement dès le stade nouaison, pour être très faible à partir du stade « petit pois ». Une barrière physique ou physico-chimique s’installe. À la fermeture de la grappe, les infections antérieures peuvent néanmoins continuer leur progression.
VIGILANCE
Il ne faut cependant pas confondre « sensibilité de la baie » et « sensibilité de la parcelle » qui va être dépendante de l’hétérogénéité de la durée de la période de floraison sur la parcelle. Plus l’hiver est doux et plus cette hétérogénéité sera forte.