Cycle biologique
Après récolte, l’inoculum de cercosporiose reste dans les résidus de betteraves. Dès lors, le champignon peut persister trois ans sous forme de pseudostromate, favorisant la maladie si la rotation des cultures est trop courte. Le risque est particulièrement important près des anciens silos. De plus, les conidies (spores) survivent pendant 8 mois environ.
Les contaminations primaires débutent avec une température douce et de l’humidité. Les conidies disséminées par la pluie et les éclaboussures atteignent la face inférieure des feuilles. Si la température dépasse 15 °C et si l'humidité relative est d'au moins 60 %, elles germent, émettent des hyphes qui pénètrent dans les feuilles via les stomates.
Ensuite, le mycélium envahit le parenchyme foliaire, libérant deux toxines (cercosporine, beticoline) et des enzymes. Ce mécanisme cause la nécrose des cellules et l’apparition des tâches si caractéristiques sur le feuillage. Les conidiophores correspondent aux fructifications noires qui se forment au centre des tâches et produisent les conidies.
Ainsi, ces symptômes apparaissent 5 jours après l’inoculation. La sporulation se poursuit pendant 7 à 21 jours selon les conditions climatiques. Une lésion jeune sur feuille produit des spores en 3 jours, avec un pic à 10 jours et jusqu’à 250 millions de spores/plante (Source ITB).
En cours d’été, la germination des conidies exige une humidité supérieure à 80 %. La sporulation et l’infection sont optimales entre 27-32 °C avec une humidité foliaire > 80 % pendant 5 à 8 heures.
Les cycles s’enchainent tant que les conditions climatiques sont favorables. La durée d’un cycle est de l’ordre de 15 jours en conditions moyennes pendant la période juillet-septembre.
Remarque : C. beticola infecte également les chénopodes, épinards, quinoa, le céleri...