Que représentent les biosolutions dans la gamme Bayer ?
Les biosolutions s’inspirent des mécanismes naturels. Elles rassemblent les solutions de biocontrôle qui possèdent une définition réglementaire en France et les biostimulants. Ce marché est déjà captif en vigne, arboriculture et maraîchage. Nous proposons surtout des produits de biocontrôle composés de micro-organismes avec notamment avec nos solutions Sonata® en vigne contre l’oïdium, Rhapsody® autorisé en cultures légumières, vigne, arboriculture et sur le colza pour contrôler le scléritonia. Un seul produit de notre gamme biosolutions possède un mode d’action biostimulant. Émanant du concept Acceleron, il est appliqué en traitement de semences sur maïs pour faciliter l’installation de la plante.
Pour déployer votre portefeuille de biosolutions, quelle est la stratégie de recherche du groupe ?
Notre objectif est de monter en puissance sur le créneau des biosolutions, notamment en grandes cultures, tout en maintenant le rythme de recherche pour les cultures spécialisées. Des partenariats ont été créés avec plus de vingt start-ups et sociétés, accroissant considérablement les chances de découvertes. Ils illustrent la stratégie de l’innovation ouverte mise en place par l’entreprise depuis un an. Ces accords peuvent accélérer la commercialisation de solutions déjà homologuées ou en cours d’évaluation. Ils se déclinent aussi via des collaborations dans le cadre de la recherche plus fondamentale.
Quels bénéfices recherchez-vous avec les biostimulants ?
Quel que soit le projet, il doit répondre à une problématique dont l’enjeu est identifié sur le long terme compte tenu du délai nécessaire à la recherche et à l’évaluation réglementaire. Les politiques publiques européennes demandent moins d’intrants chimiques. Le coût haussier de la fertilisation azotée et l’adaptation des cultures au changement climatique fragilisent la production agricole. En réponse, nous avons scellé un accord de partenariat en juin 2022 avec la société américaine Ginkgo. Outre le développement de banques de micro-organismes gérées par notre filiale historique AgraQuest, elle va travailler sur les bactéries pouvant séquestrer du CO2 et fixer de l’azote. Les micro-organismes nous intéressent aussi pour accroitre la capacité des plantes à résister au stress climatique et mieux se défendre face aux attaques des bioagresseurs.
Comment insérer ces biosolutions dans les itinéraires techniques ?
Aujourd’hui, les biosolutions, notamment les produits de biocontrôle, n’apportent pas la même efficacité que les produits phytosanitaires issus de la chimie de synthèse. Il ne doit pas y avoir de prise de risques économiques pour l’agriculteur qui modifie ses pratiques culturales en les utilisant. Nous préconisons une approche combinatoire avec les variétés tolérantes aux bioagresseurs et le recours au digital farming afin de piloter les itinéraires techniques de façon précise. Par exemple, les outils de prédiction numériques comme Movida GrapeVision sont un moyen d’appliquer les solutions de biocontrôle au bon moment.
Quelles solutions devraient être lancées à court et moyen terme ?