Colza ExAvance : contre les méligèthes, pour nourrir les pollinisateurs et optimiser le rendement

Floraison anticipée, pression des méligèthes réduite et nutrition précoce des abeilles : le piège à méligèthes ExAvance offrent des avantages agronomiques, environnementaux et apicoles. Une solution clé pour concilier productivité et agroécologie.
Elle fleurit treize jours avant les autres ! En s’épanouissant plus tôt, la variété de colza ExAvance détourne les méligèthes du colza d’intérêt de l’agriculteur. Particulièrement friands de pollen, ces insectes percent le pistil pour le récolter, compromettant la fécondation. Ce mécanisme d’esquive limite donc les dégâts sur la culture principale en les concentrant sur le colza piège. « C’est un levier simple et efficace à mettre en place dès le semis, en mélangeant 7 à 10 % d’ExAvance à sa variété d’intérêt colza », explique Stéphane Bonnissol, ingénieur biodiversité chez Bayer. L’atout agronomique est double : un traitement insecticide en moins au printemps contre les méligèthes, donc moins de pression sur les pollinisateurs, sauvages comme domestiques.
Une manne précoce pour les pollinisateurs en sortie d’hiver
Les bénéfices d’ExAvance vont bien au-delà. Grâce à sa floraison dès la mi-mars, cette variété est également une aubaine pour nourrir les pollinisateurs sauvages et domestiques. Eux aussi sont en quête de nectar et de pollen à la sortie de l’hiver. « Le colza est la première culture d’importance mellifère et nectarifère pour les abeilles dans les zones de grandes cultures, rappelle Stéphane Bonnissol. En ajoutant 13 jours de floraison à la culture, ExAvance augmente significativement le bol alimentaire disponible sur le territoire. » Cette ressource arrive à un moment décisif : les abeilles domestiques sortent dès 13°C, les bourdons dès 10°C. De surcroît, les conditions météorologiques de plus en plus douces en mars favorisent cette floraison anticipée. ExAvance agit ainsi comme un catalyseur d’activité pour les insectes butineurs. Non seulement, il profite à l’abeille domestique, mais aussi aux abeilles solitaires, qui comptent plus de 1 000 espèces en France. « Ces abeilles sauvages ont un rôle clé dans la pollinisation. Elles ne vivent pas en colonie et sont souvent oubliées, alors qu’elles assurent une grande partie du travail
Un cercle vertueux entre colza, abeilles… et rendement !
Grâce à cet allongement de la période de butinage, un cercle vertueux s’enclenche. Ainsi, pour évaluer l’impact d’ExAvance sur la miellée, Stéphane Bonnissol a mené une expérimentation grandeur nature en 2024 dans l’Ain. Deux sites ont hébergé chacun trois ruches connectées. Le résultat est sans appel : « Dans la parcelle semée avec ExAvance, on a observé une hausse de 16 % de la production de miel par rapport à la parcelle de colza témoin. Et cela, malgré un printemps froid et une miellée 2024 très réduite. ».
La variété profite autant à l’apiculteur qu’à l’agriculteur. En effet, le rôle des pollinisateurs s’intensifie et se prolonge. « D’ailleurs, on estime que 30 % du rendement du colza hybride est directement lié à la pollinisation par les insectes », rappelle Stéphane Bonnissol. Une donnée rarement prise en compte mais décisive dans les parcelles de colza à haut potentiel.
Des pratiques à ajuster pour protéger les insectes auxiliaires.
Pour aller plus loin dans cette dynamique agroécologique, encore faut-il adopter les bons réflexes lors des traitements phytosanitaires. Le cadre est fixé. Depuis l’arrêté du 20 novembre 2021, tout traitement sur culture attractive en floraison, comme le colza, doit être réalisé dans une plage horaire stricte. « La floraison du colza commence à la première fleur et se termine à la dernière, pas à 50 % de fleurs ouvertes ! », insiste Stéphane Bonnissol. Il faut donc traiter entre deux heures avant et trois heures après le coucher du soleil. « Et surtout, en l’absence des pollinisateurs », ajoute-t-il.
Cette vigilance implique également de bien mesurer la pression des ravageurs, de n’utiliser que des produits homologués et d’ajuster les interventions aux besoins réels. « Tous les produits sont aujourd’hui évalués sur leur impact sur les abeilles, y compris les fongicides et les solutions de biocontrôle », précise-t-il. Ainsi, protéger la culture ne doit jamais se faire au détriment des auxiliaires.
Vers une agriculture régénérative
Pour Stéphane Bonnissol, ExAvance incarne pleinement la transition agroécologique. « C’est un geste agronomique simple qui enclenche une dynamique de progrès. Désormais, nous parlons variétés, pratiques, biocontrôle, outils connectés, tout cela au service d’un colza plus durable. Ainsi, on tend vers une agriculture régénérative », conclut-il.
