Qualité sanitaire des blés, exigences renforcées sur les teneurs en mycotoxines produites par les fusarioses
La réglementation sur les seuils de mycotoxines DON se durcit pour la récolte 2024 de blé tendre et de blé dur. Produites par les fusarium, ces moisissures peuvent être évitées avec une protection efficace à l’épiaison. Le point sur la nouvelle réglementation et la stratégie fongicide en lien avec les enseignements de la Carto Qualité Bayer.
À partir du 1er juillet 2024, les niveaux de mycotoxines DON (Deoxynivalenol) vont être abaissés en Europe. Ainsi,le règlement (UE) 2024/1038 du 9 avril 2024 fixe les nouvelles valeurs. Les seuils en mycotoxines DON pour blé tendre, passent de 1250 ppb à 1000 ppb et pour blé dur de 1750 ppb à 1500 ppb. En relai de l’agronomie, protéger les blés au stade début floraison (chute des premières étamines), reste la seule stratégie pour éviter les dépassements de seuils. Les mycotoxines sont des substances toxiques émises par les fusarioses à l’intérieur du grain. Les fusarioses n’ont pas toutes le même pouvoir d’émission des mycotoxines. Présentes dans le grain, elles se retrouvent ensuite dans toute la chaîne alimentaire et altèrent la qualité des aliments.
Carto Qualité Bayer : une expertise qui repose sur 5 piliers au service de la filière céréales
Initiée en 2020 afin de contribuer à garantir une offre en céréales de qualité et d’anticiper les évolutions réglementaires, la Carto Qualité Bayer est mise en place en lien avec des distributeurs, agriculteurs et prescripteurs.
Les résultats émanant des parcelles suivies (355 parcelles sur 4 ans), en blé tendre et blé dur, constituent une base de connaissances inédite. Elle aide à développer des itinéraires techniques durables, pour produire du blé en quantité et en qualité.
Les grands enseignements de la Carto Qualité Bayer 2023
Une très faible pression fusariose dans les blés et les dépassements du seuil des DON en baisse
La Carto Qualité 2023 révèle 20 % de grains contaminés par la fusariose. Ce pourcentage est équivalent à 2022.Ce sont majoritairement les champignons appartenant au genre Fusarium qui sont détectés en 2023. On peut noter un retour du genre Microdochium, qui était quasiment absent en 2022.
A NOTER Pour développer un risque fusariose avéré, les champignons Fusarium nécessitent des conditions humides à la fois pendant la maturation de l’inoculum et lors de la phase de contamination qui se déroule à la floraison. Les champignons Microdochium, quant à eux, nécessitent une humidité régulière tout au long du cycle de la céréale.
En 2023,comme en 2022, les conditions climatiques ont été rarement favorables au développement des fusarioses, ce qui explique la variabilité par rapport à 2021.
Concernant les mycotoxines, quasiment 8 % des parcelles non protégées au T3 enregistrent un dépassement par rapport au seuil réglementaire 1250 ppb de DON (Deoxynivalenol).Une augmentation de 5 points par rapport à l'année 2022.En 2021, 14 % des parcelles non protégées à la floraison présentaient un dépassement de ce seuil. Les enniatines et la culmorine ressortent comme les mycotoxines émergentes les plus fréquentes.