Blé dur : prévenir au champ le risque mycotoxines
Le blé dur, destiné aux industries de la semoulerie et des pâtes alimentaires, est particulièrement sensible à la fusariose. Or, les mycotoxines sécrétées par ce champignon altèrent la qualité des produits issus de grains contaminées, et peuvent être dangereuses pour la santé humaine. Alors que les procédés industriels sont onéreux et permettent difficilement d’éliminer les mycotoxines, il faut donc veiller à ce que les matières premières soient les plus saines possibles.
Les mycotoxines sont produites par les champignons de l’épi, les fusarioses. Leur présence peut altérer les qualités technologiques et visuelles des pâtes. Les semouliers et les pastiers sont donc particulièrement exigeants concernant les qualités technologiques et sanitaires des blés durs qu’ils achètent. Ils recherchent des indices de jaune et de viscoélasticité les plus élevés possibles, un indice de brun le plus faible possible et le respect de l’état de surface. Or, les mycotoxines peuvent entrainer une dégradation de ces indices colorimétriques voir engendrer des mouchetures.
Les conditions climatiques n’étant pas prévisibles et les pertes de rendement et de qualité sanitaire pouvant être conséquentes, les agriculteurs portent une attention toute particulière au risque fusariose qui peut être à l’origine des mycotoxines. C’est le cas de Régis, agriculteur en blé dur dans le Lauragais sur 250 hectares : « La qualité est essentielle parce que le blé dur est une céréale très fragile. Il y a des critères de qualité qui font que c’est une culture qui demande beaucoup de soin. (…) On n’a pas le droit à l’erreur. Et quand on a des cultures de blé dur avec des potentiels significatifs, c’est quand même dommage de perdre une partie de son revenu parce que la qualité s’est dégradée à cause de la fusariose. »
De plus, comme le souligne Régis, certains précédents favorisent le développement de fusariose, comme le maïs. « On a un assolement qui est basé sur blé dur, semences potagères et maïs semences. Le maïs semence, c’est aussi une céréale qui a une caractéristique : c’est un bon précédent pour le blé dur mais par contre il génère des maladies des feuilles de l’épi qu’on appelle fusariose. Donc il est essentiel de protéger de manière beaucoup plus prégnante que de manière classique les blés durs issus d’assolement de maïs semences parce que cette maladie peut effectivement détruire la qualité très rapidement. Si on a un printemps pluvieux, la fusariose peut avoir des conséquences très néfastes. »
Pour toutes ces raisons, les agriculteurs appliquent très souvent un traitement systématique anti-fusariose.