Fusariose du blé dur et du blé tendre

La fusariose du blé affecte à la fois le rendement et la qualité des grains. Cette maladie est causée par un complexe d’espèces de champignons appartenant aux genres Fusarium et Microdochium. Les espèces du genre Fusarium sont susceptibles de produire des mycotoxines, dont la présence dans les denrées alimentaires ne doit pas dépasser des seuils réglementaires.

Profil de la maladie

Leviers agronomiques

La prévention de la fusariose du blé se raisonne avant l’implantation de la céréale et tout au long de l’itinéraire cultural. Elle met en scène différentes stratégies agronomiques, toutes complémentaires. La gestion des résidus et le choix variétal constituent les leviers les plus efficaces. Mais d’autres clés de prévention peuvent être utilisées, comme la date et la densité de semis. Le désherbage est à surveiller en cours de végétation car les graminées adventices peuvent être des relais pour les pathogènes de la fusariose. Toutefois, des adventices couvrant le sol freinent l’effet splashing et empêchent la montée des spores jusqu’aux épis.

Conseils phytosanitaires

L’intervention fongicide contre la fusariose du blé doit être réalisée à la floraison, à la sortie des toutes premières étamines. Ce moment est particulièrement critique car les anthères constituent la porte d’entrée des spores du champignon. Ce stade est donc à surveiller, notamment sur les blés les plus précoces de la parcelle, à savoir ceux qui sont en bordure de champ ou au niveau des passages de roues.

À partir du stade grain pâteux, la vulnérabilité du blé à la fusariose décroît. Toutefois, cette sensibilité fluctue selon de nombreux facteurs : la variété, l’humidité et la température. La première pénétration du champignon dans les tissus du blé a lieu 36 à 48 heures après l’inoculation. Le pathogène déploie un grand nombre d’hyphes. L’humidité augmente le pouvoir de sporulation. Un retour à un temps sec pendant 4 à 8 jours réduit en revanche l’incidence de l’infection, sans toutefois l’anéantir. Plus le temps sera humide, plus la période d’incubation du champignon sera courte. Et plus la période d’humidité est longue, plus le champignon se développe.