Taupin : un coléoptère en recrudescence sur maïs

Le taupin est un coléoptère dont quatre espèces, appartenant au genre Agriotes, sont enregistrées comme nuisibles sur notre territoire et s’attaquent au maïs. Trois de ces espèces sont déjà bien connues. Une quatrième, Agriotes sordidus, qui domine aujourd’hui dans le Sud-Ouest de la France, présente un développement croissant. Or cette espèce, à cycle court, s’adapte tout particulièrement à la monoculture du maïs et est beaucoup plus dommageable à la culture.

Description

Larves aussi bien que taupins adultes sont vite reconnaissables

Une larve fine, allongée, extrêmement dure et résistante, de couleur jaune paille brillant et une tête aplatie brune ? Vous ne pouvez pas vous tromper, il s’agit bien de taupin. Cette larve peut atteindre 17 à 24 mm de long sur 2 mm de large au terme de son développement.

L’adulte présente une forme de « barque renversée » de 6 à 12 mm et est de couleur brun noirâtre. Impossible de le manquer : lorsqu’il est dérangé, il saute de plusieurs centimètres en émettant un bruit sec.

Nuisibilité

Les dégâts sont surtout causés par les larves

L’adulte du taupin n’est pas nuisible. C’est la larve, très polyphage, qui provoque des dégâts en s’attaquant aux maïs lors de la phase d’installation : ses morsures au collet altèrent l’alimentation de la plante et peuvent entraîner sa disparition. Les attaques sont le plus souvent visibles par ronds dans le champ, mais peuvent aussi bien être généralisée à l’ensemble de la parcelle.

Une attaque à la levée sur 10 % des pieds aura une incidence sur le rendement. Le maïs est sensible du semis au stade 8-10 feuilles et les pertes de rendement peuvent dépasser les 40 q/ha, notamment en cas d’attaques précoces.

 

Plus les larves sont âgées, plus elles mangent… D’où l’inquiétude des spécialistes de voir se développer l’espèce Agriotes sordidus dont le cycle peut se dérouler sur quatre ans, comme sur un… Au lieu de cinq pour les autres espèces : sa nuisibilité est la même, mais regroupée sur une période plus courte ! Ainsi, les larves peuvent commettre des dégâts l’année même de leur émergence alors que pour les autres espèces, la nuisibilité ne s’exprime surtout qu’à partir de la deuxième année.

Or l’observatoire des taupins sur maïs qu’a mis en place Bayer avec l’Inra de Montpellier depuis 2002 révèle bien que cette nouvelle espèce gagne du terrain et remonte vers le Nord de la France.

Cycle

Les trois espèces les plus connues jusqu’à présent, Agriotes lineatus, A. obscurus, A. sputator, présentent un cycle dit long, qui s’étale sur cinq ans. Le cycle de l’espèce qui arrive du Sud de la France, Agriotes sordidus, est quant à lui dit « court », et peut varier de un à quatre ans.

Le taupin ne devient adulte qu’à la dernière année de son développement, le stade larvaire est donc prépondérant. La larve reste dans le sol, et remonte à la surface pour se nourrir au printemps et à l’automne. En fin de cycle, elle se métamorphose en nymphe durant le mois de juillet et en adulte en août-septembre. L’adulte hiberne six mois dans le sol puis refait surface pour se reproduire et pondre des œufs en mai/juin qui se transforment en larves.