Noctuelles défoliatrices sur fraisiers : des chenilles à surveiller de près

De nombreuses espèces de noctuelles défoliatrices sont présentes en plein champ comme sous abris, sur fraisiers comme sur de nombreuses autres cultures légumières.

Généralités

De nombreuses espèces de noctuelles défoliatrices sont présentes en plein champ comme sous abris, sur fraisiers comme sur de nombreuses autres cultures légumières. La plus connue est la noctuelle gamma, Autographa gamma, mais d’autres peuvent se montrer fortement nuisibles : Helicoverpa (Heliothis) armigera, Lacanobia (Mamestra) oleracea, Chrysodeixis chalcites, Spodoptera exigua. Leurs larves sont des chenilles voraces qui s’attaquent aux feuilles et pour certaines aux fruits.

Noctuelle défoliatrice
Noctuelle défoliatrice

Description

L’adulte des noctuelles défoliatrices est un papillon de nuit de 4 à 5 cm d’envergure, de couleur brun-gris sale.

La larve, chenille de 4 à 5 cm de long, présente un corps pas ou peu velu, de couleur claire notamment aux premiers stades, vert ou gris. Certaines noctuelles comme Autographa gamma ont une chenille « arpenteuse » facilement reconnaissable : jeune, elle avance en se pliant et en se dépliant.

Les œufs sont quant à eux situés sur la face inférieure des feuilles, de façon isolée ou par paquets appelés ooplaques.

Les chenilles, qui sont à la base des dommages, ne sont le plus souvent actives que la nuit et ne sont donc observables durant la journée que sous les feuilles. Pour certaines espèces, les chenilles âgées révèlent néanmoins une activité jour et nuit.

Nuisibilité

En présence de fortes populations, la nuisibilité peut s’avérer importante. Car les larves des noctuelles défoliatrices sont très voraces. Ces chenilles dévorent les feuilles et pour certaines les fruits, dès leur sortie de l’œuf. Les dégâts, qui apparaissent dès le printemps, vont de la simple perforation de feuilles à la dégradation complète des parties aériennes.

La nuisibilité des noctuelles défoliatrices peut également être indirecte puisque leurs dégâts favorisent le développement du Botrytis.

Les dommages sont en général plus importants à partir de la deuxième génération.
Les printemps doux ainsi que les étés chauds exigent une grande vigilance car ils sont particulièrement favorables au développement de ces nuisibles.

Biologie, cycle

Comme pour tous les lépidoptères, le cycle biologique des noctuelles défoliatrices est composé de quatre stades : œuf, larve (chenille), chrysalide et imago (papillon).

Les femelles pondent leurs œufs sous les feuilles de nombreuses cultures. Environ deux semaines après, sortent de jeunes chenilles qui s’attaquent aussitôt à la culture. Ces chenilles se nymphosent au bout d’un mois environ pour redonner des papillons. Le nombre de générations présentes par an varie selon l’espèce : certaines noctuelles défoliatrices peuvent atteindre jusqu’à cinq générations.

Des noctuelles sont sédentaires et hivernent dans le sol sous forme de chrysalide. D’autres, comme la gamma, sont des papillons migrateurs : elles passent l’hiver dans les régions méditerranéennes et en Afrique du Nord et sont susceptibles de venir en France de juin à novembre. Voire davantage sous abris, car certaines peuvent hiverner dans les serres sous forme de chrysalide.