Herbinnov Centre en 2020 : le vulpin face à l’agronomie

Ferme de Roches, Loir-et-Cher (41)

Le désherbage agronomique viendra-t-il rapidement à bout d’une forte infestation de vulpins ? Tel est le défi à relever sur la nouvelle plateforme Herbinnov Centre localisée à Roches, dans le Loir-et-Cher. Elle accueille, en plus, une pratique innovante de désherbage : le semis avec des plantes compagnes sur colza pour bloquer la croissance des mauvaises herbes. En parallèle, une stratégie désherbage mécanique et conventionnel est à l'étude.

« La plateforme Herbinnov Centre de Roches se veut un lieu d’échanges avec les agriculteurs. Avec plus de proximité, enrichissons-nous de nos expériences respectives ! »

Caractéristiques de la plateforme Herbinnov Centre (41)

L’enjeu de la plateforme Herbinnov Centre, implantée dans le Loir-et-Cher, est d’abaisser la pression vulpins grâce à l’agronomie. Damien Beaujouan, agriculteur sur la plateforme, est très impliqué dans les stratégies de désherbages durables : observations régulière pour évaluer la flore, désherbage mécanique, leviers agronomiques font partie de sa boîte à outil. Il a déjà hébergé de 2007 à 2013 des essais dans le cadre d’une forte infestation de vulpins.

  • Problématique : forte infestation vulpins : 450 pieds/m2 
  • Cultures : maïs, blé, colza, orge de printemps
  • Sol : argilo-calcaire limoneux 
  • Plateforme : 2 ha, rotation blé, maïs, colza
  • Superficie de l'exploitation : 150 ha

 

Retrouvez tous les résultats 2019.

Miser sur l’agronomie pour mettre fin à une importante infestation de vulpins

Les essais de désherbage se sont fixés pour cette campagne 2019-2020 un beau défi à relever : miser sur l’agronomie, en regardant l’intérêt d'un programme de désherbage, pour mettre fin à une importante infestation de vulpins. Damien Beaujouan, qui accueille la plateforme Herbinnov, propose une parcelle qui possède tous les critères d'un cas d’école. Récemment acquise, elle affiche pas moins de 450 pieds/m2 de vulpins !

L’agriculteur pratique déjà sur le reste de sa ferme un désherbage durable alliant agronomie, désherbage mécanique et alternance des familles herbicides. Mais le défi est bien plus motivant à relever en équipe avec, en plus, de nouvelles pistes à travailler. « Nous allons non seulement expérimenter avec lui les solutions agronomiques déjà bien maîtrisées pour contrôler cette graminée, mais aussi installer un essai innovant dont le but est d’évaluer le rôle des plantes compagnes dans une stratégie de désherbage », indique Véronique Galvan, animatrice commerciale.

Cinq leviers de désherbage agronomiques à la loupe

La plateforme, d’une surface de 2 ha, expérimente les leviers agronomiques classiques.

Pour le levier rotation, quatre cultures sont choisies : blé, orge d’hiver et orge de printemps semées fin novembre comme pratiqué dans la région, ainsi que du maïs.

Sur ces cultures, des pratiques agronomiques de désherbage seront appliquées : 

  • Le labour pour enfouir les graines de vulpins et épuiser le stock
  • Le faux semis de blé et d’orge 
  • Le décalage de la date de semis pour le blé
  • Le passage de la herse étrille, trois jours après le semis de blé si les conditions météo le permettent puis, au stade 3 feuilles
  • L’étude de l’impact du port couvrant de certaines variétés de blé sur le niveau de salissement

Si la pression en vulpins se révèle importante et affecte le potentiel de rendement, les équipes Bayer n’excluent pas une application herbicide. Des stratégies de programmes herbicides sont menées en parallèles des itinéraires. Cet essai se construit aussi dans l’objectif d’obtenir un bon résultat technico-économique, fondé sur la combinaison des pratiques agronomiques et du désherbage.

Itinéraire innovant : le rôle des plantes compagnes dans le désherbage

Sur une partie de la parcelle, de la vesce est semée dans le colza. « Cette plante compagne, gélive, doit rapidement se mettre en place pour occuper tout l’espace entre les rangs de colza », explique Véronique Galvan. « Elle doit bloquer tout développement de graminées et de dicotylédones. »

Deux modalités sont mises en place :

  • Le semis de vesce au 10 août, puis le semis de colza au 25 août
  • Le semis de vesce et de colza en simultané

Principe de réalité oblige, compte-tenu de la sécheresse, les colzas ont mal levé, un semis a été refait le 13 septembre sur ces deux essais.

« Lorsque les conditions sont humides avant le semis du blé, ne pas hésiter à pratiquer un faux semis avec ensuite une destruction du vulpin. Début octobre, les conditions favorables ont été réunies pour activer ce levier, une vraie aubaine pour un désherbage réussi. »

Véronique Galvan
Animatrice commerciale