Désherbage durable : les pratiques culturales les plus bénéfiques pour l’environnement

Comprendre les bénéfices environnementaux des pratiques culturales, au-delà des obligations réglementaires, est un bon moyen de raisonner autrement son désherbage.

Nombre de pratiques culturales abordées sous l’angle réglementaire régulent la flore adventice et contribuent à la préservation de l’environnement. Par exemple, l’allongement de la rotation, la diversification des cultures, figurent parmi les exigences de la conditionnalité des aides PAC et des éco-régimes. Elles constituent aussi un des leviers du désherbage durable pour casser le cycle des adventices, accroître la matière organique des sols et limiter les transferts de produits phytosanitaires.

« L’objectif est d‘avoir un sol structuré et vivant », recommande Céline Ballesteros, Ingénieur environnement chez Bayer. L’eau doit circuler et la matière organique héberger de la biodiversité. Un cercle vertueux pour la fertilité des sols se met en place...

Améliorer la vie du sol, un co-bénéfice des couverts végétaux

Le recours à des couverts végétaux peut également répondre aux exigences réglementaires. Ceux-ci favorisent le stockage de la matière organique, la biodiversité et améliorent la structure du sol. L’eau circule mieux dans ces sols, limitant le risque de ruissellement. L’effet des couverts sur la flore adventices a été étudiée et reste à l’étude. Dans un essai BAYER mis en place sur la PF Culture Champs du Nord en 2021, il a été démontré qu’un couvert végétal de féveroles permettait de réduire de 15% le niveau d’infestation des graminées en sortie d’hiver par compétition. Ces résultats ne semblent pas généralisables ; des études complémentaires sont à conduire. 

Exemple de pratiques culturales clés qui contribuent à une meilleure gestion du désherbage et améliorent la structure et la vie du sol :

  • Allongement de la rotation
  • Cultures intermédiaires efficaces
  • Couverts végétaux et plantes compagnes (encore à l'étude)

Réduire les pollutions diffuses via le ruissellement

À chaque situation pédoclimatique correspond des solutions agronomiques et techniques spécifiques, plus ou moins facile à mettre en œuvre. Les interventions mécaniques et les aménagements parcellaires peuvent contribuer à limiter le risque de pollutions diffuses des herbicides dans le sol et vers les cours d’eau, dans la majorité des situations. 

Les aménagements paysagers, efficaces pour limiter les transferts et favoriser la biodiversité.

Au-delà des obligations réglementaires, les haies, les bandes enherbées et fascines installées en bordure ou à l’intérieur des parcelles jouent un rôle essentiel de tampon face au risque de pollutions diffuses. Parmi les co-bénéfices : huit fois plus d’insectes pollinisateurs (abeilles, bourdons, syrphes, papillons) sont observés au mois de juillet sur les bordures non broyées comparées à celles qui l’ont été. À noter, les éco-régimes de la Pac récompensent les surfaces en infrastructures écologiques telles que les haies.

  • Les pratiques pour réduire le risque de ruissellement

Un écroutage pratiqué pour casser la croute de battance en sortie d’hiver est aussi efficace pour favoriser la circulation de l’eau dans le sol et éviter le ruissellement. De même, effacer les traces de roues dans une parcelle réduit de 60 % le ruissellement sur la parcelle.

« Pour un désherbage durable, la clé est de comprendre les bénéfices environnementaux des pratiques au champ au-delà des obligations réglementaires pour bien agir. Par exemple, l’obligation d’installer des bandes enherbées accroit le stock de matière organique dans les sols, sert de réserve pour la biodiversité et limite les pollutions diffuses. »

Éviter les pollutions ponctuelles au moment du remplissage du pulvérisateur

La première action, commune à tous les agriculteurs pour protéger la ressource en eau, est d’éviter les pollutions ponctuelles. Les bons gestes sont à adopter lors du remplissage et du lavage des pulvérisateurs, du stockage et du transport des produits phytosanitaires. Ils se retrouvent dans la gestion des emballages, du fond de cuve et des effluents.