Désherbage du maïs : optimiser l’efficacité de la pulvérisation dès le printemps

Réussir le désherbage du maïs passe par une pulvérisation efficace. Un réglage du matériel et de bonnes conditions d’application permettent d’optimiser l’action des herbicides et de limiter l’impact sur l’environnement.

Comprendre le mode d’action des herbicides maïs

Les herbicides de prélevée ou de post-levée précoce agissent via les racines. Une fois appliquées, les matières actives pénètrent les premiers centimètres du sol. Ensuite, elles utilisent l’eau du sol pour atteindre les racines des adventices. Toute condition limitant le transfert des matières actives vers les racines des adventices risque de réduire l’efficacité du traitement.

Efficacité de la pulvérisation et humidité du sol

Pour réussir le désherbage du maïs, il faut donc s’assurer au préalable que le sol soit frais sans excès d’humidité (ex. sol saturé en eau). En effet, si des pluies importantes de plus de 15 mm dans les deux jours ou 50 mm dans la semaine, sont prévues après traitement, il est conseillé de différer le traitement pour éviter tout lessivage et/ou ruissellement. Cela réduirait l’efficacité du désherbage et augmenterait les risques de transfert des molécules via le ruissellement.

Trop d’eau peut aussi entraîner le produit plus en profondeur, jusqu’à la semence. Dès lors, le risque de phytotoxicité augmente. Toutefois, l'utilisation d'un produit contenant un phytoprotecteur dans la formulation (dit Safener) permet de limiter ce phénomène.

A contrario, en cas d’application sur sol peu humide, l’augmentation de la quantité d’eau à l’hectare n’est pas pertinente. En effet, 100 l/ha ne représentent que 0,01 mm de pluie !

En conclusion, pour optimiser l’efficacité des produits à action racinaire en pré ou post précoce, il est important de privilégier les conditions d’humidité du sol et les températures : mieux vaut donc différer le désherbage en cas de froid ou de fortes chaleurs.

Limiter la dérive de pulvérisation pour désherber efficacement

Limiter la dérive de pulvérisation, protège l’environnement et renforce l’efficacité du désherbage du maïs. En prélevée, la taille des gouttes n’influe pas sur l’efficacité du traitement herbicide. En effet, c’est l’eau du sol qui assure la répartition des matières actives jusqu’aux racines. Pour ces applications, les buses à injection d’air homologuées ZNT (cf. Bulletin Officiel) restent la meilleure option. De plus, elles conviennent à tous les volumes par hectare.

Quatre leviers pour gérer la dérive de pulvérisation :

  • Cibler les bonnes fenêtres d’intervention. Intervenir uniquement par vent faible, le matin ou en fin d’après-midi. Ne pas traiter, si le vent est > 3 sur l’échelle de Beaufort soit 19 km/h (cf. arrêté du 04/05/2017). 
  • Abaisser la rampe le plus possible. Viser une hauteur de 50 cm avec des buses à 110°ou 80 cm minimum avec des buses à 80°. La répartition du volume dépend de l’angle de la buse : l’idée est d’avoir un triple recouvrement pour une dose la plus homogène possible, garantissant l’efficacité. 
  • Adapter la vitesse d’avancement. Cet ajustement permet de conserver la qualité de la pulvérisation.
  • Le choix des buses. Privilégier des buses à injection d’air, qui réduisent la dérive en augmentant la taille des gouttelettes.