Comment pérenniser l’efficacité du flufénacet et préserver la ressource en eau ?

Au niveau national, plus de 40 % des hectares intègrent un herbicide d’automne formulé avec du flufénacet. Comment raisonner son désherbage pour garantir efficacité, prévention de l’apparition de résistance, préservation de la ressource en eau et de la culture ?

Comment pérenniser l’efficacité du flufénacet et préserver la ressource en eau ?

Les pratiques culturales comme le labour, le faux-semis et le décalage de la date de semis, constituent le point de départ de toutes les stratégies de désherbage pour diminuer la pression des adventices dans les parcelles de céréales.

En complément, interviennent alors les programmes de désherbage.

« Dans un contexte de réduction du nombre de molécules autorisées, les pratiques culturales adaptées à la parcelle aident à abaisser la pression des adventices pour que les herbicides puissent exprimer toute leur efficacité »

Le flufénacet, c’est une fois par an, à l’automne

En désherbage céréales, l’enjeu est de pérenniser l’efficacité des matières actives utilisées. L’utilisation du flufénacet doit être raisonnée pour prévenir l’apparition de phénomènes de résistance, notamment des populations de vulpins et de ray-grass. « Nous recommandons de ne l’utiliser qu’une seule fois par campagne, de la pré-levée jusqu'au stade 1 feuille de la céréale, sur des parcelles présentant un niveau d’infestation abaissé grâce aux pratiques culturales », ajoute Magalie Devavry. L’objectif est aussi de limiter la quantité d’herbicides appliqués pour préserver le sol et la ressource en eau. Autre point clé, respecter la dose préconisée : en effet, augmenter la dose de flufénacet n’améliore pas nécessairement son efficacité. C’est la diversité des matières actives utilisées qui garantit l'efficacité du produit ou du programme.

La dose de FFA est de 150g/L pour MATENO à 2L, associé à du DFF et de l’aclonifène ; elle est de 240 g/ha avec FOSBURI® à 0.6 L/ha, associé à du DFF.

Flufénacet et diversité des familles chimiques

La diversité des matières actives est une règle essentielle, pour construire un programme de désherbage durable sur le cycle de la culture. A ce titre, Mateno®, herbicide d'automne à large spectre anti-dicotylédones et anti-graminées, est composé de trois matières actives à modes d’action différents : Flufénacet (HRAC 15), Aclonifène (HRAC 34) et Difluflénicanil (HRAC 12). Cette association ajoute un niveau de sécurité pour pérenniser l’efficacité du flufénacet dans un programme herbicide.

Autre levier à ne pas oublier dans le cadre d’une gestion durable du désherbage : le rattrapage au printemps qui introduit d’autres familles herbicides. « Des matières actives anti-graminées préconisées au printemps fonctionnent encore dans de nombreuses situations, souligne Magalie Devavry. Désormais, avec notre outil de diagnostic Herbisecur®, on peut par exemple vérifier si un herbicide de la famille des inhibiteurs d’ALS va être efficace. Les rattrapages antigraminées de sortie d'hiver font partie des options pour ne pas miser uniquement sur le désherbage d’automne. »

L’allongement de la rotation avec les cultures de printemps s’inscrit également dans cette optique de diversification des matières actives.

Sélectivité des herbicides racinaires et bon positionnement du flufénacet

L’efficacité du flufénacet tient compte des bonnes conditions d’application et de l’humidité du sol. Produit racinaire, il doit pouvoir diffuser vers les racines. Autre critère identifié pour garantir la bonne implantation de sa culture : la qualité du semis. Un grain bien enterré évite le contact avec l’herbicide, écartant tout risque de phytotoxicité. De même après de forts abats d’eau, la/les matière(s) active(s) peut/peuvent être entrainée(s) plus en profondeur, au plus près de la graine, et ainsi entraîner un manque de sélectivité. 

Conseil

Mieux vaut s’assurer de l’absence de très fortes pluies, 10 jours après le traitement herbicide pour éviter tout problème.

Autres leviers pour préserver la ressource en eau

Protéger la ressource en eau constitue l’un des fondements de l’agriculture durable. En complément de l’utilisation optimale des herbicides à base de flufénacet et de la limitation des risques de transfert de matière active, les premières mesures de gestion sont au champ, tout au long du cycle de la culture, spécifiques à la parcelle et adaptées au contexte territorial :

« En complément des pratiques culturales, les stratégies de désherbage des céréales s’appuient majoritairement sur les programmes herbicides d’automne contenant du flufénacet. En suivant nos recommandations d’emploi, de dose et de positionnement, l’efficacité de cette matière active est conservée, l’impact sur l’environnement limité. »