Ce dossier est extrait du magazine Le Sens de La vigne N° 19 - Juin 2020 (version pdf, consultable en ligne)
La ville est venue à la vigne. Trop vite. Passages du pulvérisateur, dépôts de terre et de déchets verts sur les routes, bruit des tracteurs, inquiètent ou agacent selon, souvent par méconnaissance de l’autre. Les charges médiatiques, les attaques sur les réseaux sociaux, les interpellations sur site, ne facilitent pas une communication sereine. La construction de chartes de riverains départementales, décidées dans la loi Égalim issue des États généraux de l’alimentation, a justement pour objectif de réduire ces tensions. Les professionnels ont saisi cette opportunité pour fixer dans leurs départements les règles des distances de sécurité, ces bandes non traitées entre leurs parcelles et les propriétés limitrophes.
Les chartes doivent récréer les conditions du dialogue. Difficile ce printemps, confinement oblige, d’évoquer les concertations avec les représentants des riverains, ultime étape avant la signature de la charte par le préfet. Néanmoins de nombreux viticulteurs sont déjà prêts. De leur propre aveu pour être “irréprochables”, comme le souligne Yan Cogné, viticulteur dans le Maine-et-Loire. D’autres, à l’image de Damien Chombart dans le Bordelais, ont pris tôt les devants et entretiennent aujourd’hui une vraie dynamique de dialogue. Car c’est bien là tout l’enjeu. Expliquer. Une histoire de personnalité, de temps et d’outils pour pouvoir remplir plus facilement cette mission de pédagogie. Pour Anthony Senequier, viticulteur dans le Var, les chartes de riverains ressortent comme “une profession de foi”. La croyance dans la co-construction et la transparence.
Reportages
Des outils, supports de dialogue
Au-delà des distances de sécurité, l’un des points clés des chartes de riverain porte sur la communication. Information relayée par les élus, par les agriculteurs via une plateforme internet : les canaux se mettent en place collectivement. Dans leur quotidien, les viticulteurs peuvent être sollicités par les promeneurs, les riverains, lors des visites à la cave. Des outils sont disponibles pour accompagner cette communication par la pédagogie.
#INTERPELLER
Et oui, le biocontrôle se pulvérise !
Candice Combe, responsable contenu numérique : “Ici j’utilise une solution naturelle pour protéger ma vigne” Avec ce message simple, figurant sur un panneau placé en bout de parcelles, les promeneurs sont interpellés sur le changement de pratiques des viticulteurs.
Il y a aussi un mot qui fâche : pulvérisation. “ Cette communication sur site est un moyen de montrer que les produits naturels s’appliquent aussi avec un pulvérisateur, précise Candice Combe, responsable contenu numérique chez Bayer. Ce message invite les visiteurs à échanger avec le viticulteur sur ses pratiques.” Le visuel se veut pédagogique. Il explique pourquoi les vignes sont protégées contre l’oïdium en montrant en image les dégâts du champignon ainsi que les conséquences sur la récolte et la qualité du vin. Les panneaux seront installés cet été chez des viticulteurs volontaires en partenariat avec leur distributeur.
#EXPLIQUER
Stop aux idées reçues
“On peut obtenir un raisin sain sans protéger la vigne”, “Les pictos sur les bidons de pesticides indiquent que ce sont des produits dangereux dont il faut se passer”, “Les résidus de pesticides ne sont pas contrôlés...”, “Zéro résidus signifie zéro pesticides” : la liste des idées reçues est longue. Toute question est pourtant légitime. Retrouvez tout ce qu'il y a à savoir pour vous aider à mieux expliquer ces enjeux de sécurité sanitaire.
#CLARIFIER
Transparence sur les données de l’homologation
Avec le site Transparency, Bayer donne accès aux données de ces études et l’accompagne d’informations contextuelles. L’objectif est d’engager un dialogue ouvert et fondé sur les données scientifiques relatives aux produits phytosanitaires. Le site explique aussi tout le processus de l’homologation et apporte des argumentaires, notamment sur l’indépendance des études scientifiques.