Les mycotoxines, un risque pour la santé animale
Les mycotoxines sont produites par des champignons microscopiques, présents sur les plantes au champ ou les grains stockés. Certaines sont dangereuses pour la santé humaine et animale. Les porcs y sont particulièrement sensibles.
Des conséquences pour les animaux
La présence de mycotoxines dans les grains destinés à l’alimentation animale est problématique. Si les bovins et les volailles sont peu sensibles aux mycotoxines, les porcs le sont beaucoup plus. La présence de mycotoxines sur les céréales qu’ils ingèrent dégrade leur appétit et, fait baisser leur croissance. Il est prouvé que les mycotoxines perturbent la reproduction des truies et provoquent une baisse de l’appétit des porcelets. Des malformations à la naissance sont également observées.
Le déoxynivalénol ou DON est le trichotécène le plus fréquent, voire la toxine la plus répandue dans le monde. Les porcs sont très sensibles à cette mycotoxine. Elle cause des vomissements, une perte de l’appétit. Raisons pour lesquelles, la teneur maximale en DON recommandée par l’Union européenne pour les porcs est de 900 ppb. Pour encourager les agriculteurs à tout mettre en œuvre pour la qualité du grain, certains OS fabricants d’aliments pour bétail proposent des contrats, avec un cahier des charges spécifique et une rémunération à la clé.
Une réglementation renforcée pour protéger l’alimentation des animaux
L’aflatoxine B1 est actuellement la seule mycotoxine réglementée, avec une directive européenne qui fixe des teneurs limites pour les matières premières destinées à être incorporées dans l’alimentation animale.
D’autres mycotoxines, comme le déoxynivalénol, la zéaralénone, les fumonisines et l’ochratoxine A, font l’objet de projets législatifs de la part de la Commission (entrant dans la directive 2002/32). Pour le moment, Bruxelles a reporté ces projets à une date ultérieure et, dans cette attente, a formulé des recommandations (2006/576/CE du 17 août 2006), qui concernent des matières premières – principalement des céréales et coproduits céréaliers – et divers aliments.
Teneurs maximales recommandées (µg/kg) des mycotoxines en alimentation animale
DON | Zéaralénone | Ochratoxine A | |
---|---|---|---|
Matières premières | 8000 | 2000 | 250 |
Aliments finis porcelets | 900 | 100 | 50 |
Al. f. truies, porcs à l’engrais | 900 | 250 | 50 |
Al. f. veaux, moutons… | 2000 | 500 | |
Al. f. volailles et autres | 5000 | 100 |
Comment protéger les cultures des mycotoxines ?
Comme on ne peut pas éliminer les mycotoxines sur les grains, il est nécessaire d’empêcher l’apparition de maladies fongiques sur les plantes. Avoir, au champ, les céréales les plus saines possibles, demande de combiner lutte agronomique et protection chimique. La lutte agronomique débute par le choix de variétés les moins sensibles à la fusariose. Après la récolte, il est recommandé de broyer les résidus (paille de blé, cannes de maïs) qui servent de réservoir aux champignons, voire labourer pour les enfouir. Au regard du niveau de risque, il faudra protéger les cultures avec des molécules fongicide, comme le Tébuconazole ou le Prothioconazole, en début de floraison.
Pour limiter les risques lors du stockage, le grain devra être rentré dans un silo propre et conservé avec une ventilation limitant la condensation, pour éviter que des moisissures n’affectent les lots de grains.