LE MAG DU BIOCONTRÔLE - ÉPISODE 9. Que peut-on attendre de la R&D en biocontrôle ?

Champignons, bactéries, virus, le biocontrôle propose une palette de micro-organismes pour lutter contre les maladies et les ravageurs. Que ce soit pour protéger ou stimuler les défenses de la plante, les méthodes naturelles pour la lutte biologique sont un véritable enjeu pour les grandes cultures de demain.

Benoit Hartmann, directeur R&D produits biologiques chez Bayer, nous fait un tour d’horizon des pistes naturelles travaillées au sein des équipes scientifiques du groupe. Mais pourquoi porte-t-on autant d'attention à ces méthodes de protection, notamment dans le secteur des grandes cultures ?

« Notre focalisation est essentiellement sur les micro-organismes. Les bactéries, un peu les champignons. Parce qu'on pense que c'est un bon point de départ. Il y a beaucoup de modes d'action qui existent avec les bactéries qui peuvent aider à contrôler les maladies ou les insectes. Et on sait les améliorer, les optimiser pour améliorer leur efficacité avec des techniques de fermentation qui vont changer les propriétés finales de ces bactéries. »

Benoit Hartmann
Directeur R&D Produits biologiques chez Bayer

En France, 94 organismes sont homologués pour la lutte biologique en 2019, contre 70 en 2017. En peu de temps, le biocontrôle a progressé dans les solutions naturelles proposées.

Véritable pôle de la R&D, c'est dans le Centre Bayer de Sacramento que 200 chercheurs se creusent la tête pour trouver de nouvelles alternatives de biocontrôle. Et l'un des axes de travail principal des chercheurs concerne l'amélioration de la fiabilité et de la longévité des organismes vivants. « Un des freins au développement du biocontrôle concerne la stabilité de ces produits, qui est souvent limitée » commente Benoit Hartmann.

« On a des équipes de formulation spécialisées qui travaillent sur l'augmentation de la stabilité de ces produits. » En Allemagne, par exemple, une équipe a réussi à faire évoluer la stabilité d’un produit de 2 mois à plus d’un an tout en préservant sa capacité de lutte contre les insectes. L’objectif étant de trouver des solutions adaptées ensuite pour les agriculteurs en situation réelle.

Grâce aux nouvelles technologies, les chercheurs peuvent également gagner du temps en prédisant les comportements des micro-organismes et en s’évitant des phases de tests assez longues. Le biocontrôle a donc de belles perspectives devant lui avec de tels dispositifs mis en place.