Date de semis décalée associée à un programme de désherbage : la meilleure option face aux vulpins !

En désherbage, contre le vulpin, l’itinéraire technique associant un semis décalé de blé à un programme herbicide adapté, apporte 100 % d’efficacité. Il génère même un gain net minimum supplémentaire de 21 euros par hectare comparé à un semis classique. Le point sur les résultats de la plateforme Herbinnov Est, installée sur une parcelle où la pression vulpin est en développement.

Parcelle de blé dans l'Aube où la pression vulpin est en développement

Sur la plateforme Herbinnov Est localisée dans l’Aube, un itinéraire « optimisé » de désherbage du blé a été comparé à un itinéraire classique, sans levier agronomique et qualifié de « risqué ». Car sur cette ferme, l’agriculteur fait face à une pression modérée en vulpins avec 160 pieds par mètre carré et présentant des disparités. L’idée est d’évaluer l’itinéraire qui abaissera durablement le stock semencier de cette adventice dans le sol. Un début de résistance du vulpin aux herbicides est en cours de développement dans l’itinéraire "risqué". 

L'essentiel à retenir !

Sur la bande de blé « optimisée », le décalage de la date de semis d’un mois suivi d’un programme adapté donne les meilleurs résultats, avec 100 % d’efficacité et apporte un gain de rendement de 1,3 q/ha.

Meilleure option agronomique : le décalage de la date de semis

Le faux-semis effectué en octobre 2018 a été efficace et le décalage de la date de semis à fin novembre encore plus. Cette pratique, sans traitement derrière, apporte 23,3 quintaux par hectare supplémentaire par rapport au témoin à risque.

Histogramme comparant l’efficacité du décalage de la date de semis en quintaux par hectare entre un témoin à risques et un témoin optimisé

Meilleur gain de rendement : décaler la date de semis avec un désherbage d’automne et, si besoin, un rattrapage en février

À l’automne, le choix s’est porté sur trois types de programme :

  • En pré-levée avec MATENO® à 2 l/ha
  • En post-levée précoce avec Fosburi® + partenaire
  • Avec deux passages d’automne : P2 puis Fosburi® + chlortoluron

L’efficacité de chaque programme herbicide d’automne se trouve largement renforcée après un semis décalé d’un mois. En moyenne, 97,5 % d’efficacité est obtenue, contre 68,7 % pour l’essai sans décalage de date de semis. Il permet en prime de gagner 1,3 q/ha soit près de 21 euros/ha (sur une base du prix du blé à 16 €/quintal).

Traitement simple automne avec et sans leviers agronomiques

Traitement simple automne avec et sans leviers agronomiques

Histogramme comparant l’efficacité du décalage de la date de semis avec un désherbage d’automne et en quintaux par hectare entre une bande traitée à risques et une bande traitée optimisée

L'agronomie apporte près de 30 % d'efficacité en plus entre deux mêmes programmes de désherbage à l'automne.

Programme automne puis sortie hiver avec et sans leviers agronomiques

Programme automne puis sortie hiver avec et sans leviers agronomiques

Histogramme comparant l’efficacité du décalage de la date de semis avec un désherbage d’automne et rattrapage en sortie d'hiver en quintaux par hectare entre une bande traitée à risques et une bande traitée optimisée

Le passage en sortie d’hiver avec Atlantis® finit le nettoyage, plus aucun vulpin n’est aperçu au moment de la récolte. L’objectif de 100 % d’efficacité est atteint et permet une gestion durable du stock semencier. Et le niveau d’efficacité du seul désherbage d’automne est déjà supérieur (97,5 %) à celui obtenu dans l’essai classique (95,7 %), avec un deuxième passage en sortie d’hiver.

À noter : Dans la bande optimisée, lors de la campagne 2017-2018, l’introduction dans la rotation d'un pois de printemps, suivi d’un désherbage avec une autre famille chimique, avait aussi apporté 100 % d’efficacité. Le travail d’épuisement du stock semencier était déjà commencé.

Conseil : Ne pas avoir peur de décaler la date de semis !

Pour l’ingénieur de Bayer qui pilote les essais dans l’Aube, le décalage de la date de semis est souvent associé à une perte de rendement. C’est sûrement le cas dans une parcelle sans aucune pression adventice. Mais lorsque le seuil de nuisibilité est atteint, il estime qu’il ne faut pas hésiter, puisqu’au bout du compte, des quintaux sont à gagner et peut-être un passage herbicide à supprimer : « Tout dépend de la situation. »