Identifier quel type de ruissellement !

Quatre types de ruissellement sont identifiés selon la circulation de l’eau dans le sol. Ces termes sont fréquemment utilisés dans le cadre des diagnostics à la parcelle ou sur le bassin versant.

Le ruissellement par refus d'infiltration

La formation d’une croûte de battance à la surface du sol empêche l’infiltration de l’eau. Elle est liée à la nature du sol et au passage d’engins lourds sur sol humide. Les sols limoneux, pauvres en matière organique et ceux composés en surface d’argile gonflante (vermiculite) sont les plus propices à ce type de situation. Le risque s’accroît l’hiver avec des pluies faibles mais régulières lorsque les cultures sont peu couvrantes, ou au printemps et en été sur sols cultivés après d’importants orages.

 

Parcelle perméable collectant les eaux de ruissellement par refus d’infiltration sur un sol superficiel.

Le ruissellement par saturation

Une barrière dans l’horizon du sol empêche la circulation de l’eau en profondeur. Le sol est peu perméable en profondeur en raison de sa texture, de la présence d’une rupture de perméabilité (banc de marne, horizon argileux), d’un sous-sol imperméable (granite) ou d’une semelle de labour par exemple.

En hiver, lorsque la réserve utile du sol est reconstituée et si les pluies sont abondantes, le sol situé au dessus de cette couche imperméable se gorge d’eau. Un ruissellement s’installe alors en surface. Il est observé essentiellement en automne-hiver ou au début du printemps.

 

Ruissellement par saturation en hiver visible sur l’ensemble de la parcelle.

Le ruissellement concentré

Le ruissellement par saturation et celui par refus d’infiltration peuvent s’organiser dans le paysage et générer du ruissellement concentré. Ce ruissellement peut être accompagné d’érosion et entrainer l’apparition de rigoles plus ou moins profondes. Elles sont visibles en différents points de la parcelle telles les zones d’accès, souvent tassées, les passages de roues ou les talwegs, et parfois en aval des parcelles.

 

Dépôt de sédiments suite à un orage important générant du ruissellement concentré dans une parcelle de maïs au printemps.
Ruissellement diffus puis se concentrant en quelques points de la parcelle sur maïs en juin après un orage important.

Le ruissellement hypodermique

Ce ruissellement se forme en profondeur sur une couche imperméable. Il n'est pas observable en surface sauf dans le cas de résurgence en rupture de pente ou le long d’un fossé par exemple. Il précède souvent le ruissellement par saturation et est souvent moins problématique que les autres types de ruissellement.

Pour aller plus loin

Après une phase de diagnostic, nombre de solutions peuvent être mises en place au niveau des parcelles et du bassin versant pour limiter le ruissellement. Parmi celles-ci : modifier le travail du sol et la conduite des cultures, aménager les bords de parcelles…