Quels leviers actionner pour améliorer l’efficacité de la pulvérisation lors d’un désherbage maïs en pré et post-levée précoce ?

Cibler de bonnes conditions d’application pour sécuriser et optimiser l’efficacité de la pulvérisation et ajuster les paramètres d’application de son pulvérisateur, autant de mesures à mettre en œuvre dans le but de mieux traiter, pour préserver l’environnement et désherber durablement le maïs au printemps.

Comprendre pour décider

Les herbicides de pré ou post-levée précoces ont une action principalement racinaire. Une fois appliqués au sol, les matières actives investissent les premiers centimètres du sol, puis utilisent l’eau du sol pour rejoindre les racines des adventices. Toute condition qui freine le déplacement des matières actives vers les racines, risque donc de mettre à mal l’efficacité de la pulvérisation.

« De l’eau, mais pas trop ! »

La quantité d’eau dans le sol constitue donc le premier facteur de réussite du désherbage : un sol humide (frais) permet de sécuriser les performances du produit et donc de rentabiliser le coût du passage. De l’eau donc, mais pas trop ! En effet, en cas de sol détrempé ou de fortes précipitations (>15 mm dans les deux jours ou 50 mm dans la semaine suivante) après le traitement, le lessivage (ou ruissellement) créerait un risque de pollution diffuse et altérerait l’efficacité. Le lessivage peut également augmenter le risque de phytotoxicité, en entrainant le produit plus en profondeur, à proximité de la semence.Une solution contenant un Safner permet de limiter la phytotoxicité.

En cas de temps sec, attention à ne pas compenser par une hausse du volume/ha. Pour information, 100 l d’eau/ha c’est 0,01mm de pluie… Une fois, à proximité du système racinaire des adventices, les produits doivent être absorbés, les mauvaises herbes doivent pousser et pour cela, un temps favorable est requis. Les périodes de froid ou de trop grosses chaleurs (moins fréquentes à ces périodes) doivent être évitées.

Dérive de pulvérisation : activer tous les leviers pour préserver l’environnement et optimiser l’efficacité du désherbage

Gérer la dérive de pulvérisation, permet de préserver l’environnement dans et autour de la parcelle, c’est aussi important que les conditions d’applications pour rentabiliser un traitement.

Pour les applications de pré-levée, les résultats d’essais le confirment, la taille des gouttes n’a pas d’influence sur l’efficacité, car c’est l’eau du sol qui assure une bonne répartition des matières actives au sol et autour des racines des plantules. Les buses à injection d’air (homologuée ZNT (Zone Non Traitée)) sont donc plus que recommandées dans ces situations, et ce, quel que soit le volume/ha appliqué !

En plus des buses à injection d’air, deux autres leviers majeurs pour maitriser la dérive de pulvérisation doivent être activés :

  • cibler les fenêtres d’application : ne désherber que par vent faible ou nul, le matin ou en fin d’après-midi (souvent plus facile à dire qu’à faire nous en conviendrons),
  • traiter vos cultures avec la rampe la plus basse possible, quitte à réduire un peu votre vitesse d’avancement dans les zones difficiles. Pour rappel, avec des buses à 110° il est possible de descendre jusqu’à 50 cm de la cible (ici le sol) sans affecter la répartition de la bouillie. Avec des buses à 80 °, ne pas descendre à moins de 80 cm.