Prévenir le risque de pollutions diffuses en sols drainés

En sols drainés, afin de protéger la ressource en eau, les actions sont d’abord préventives avec la maîtrise des traitements phytosanitaires, mais aussi avec la mise en œuvre de bonnes pratiques associées aux leviers agronomiques. Ces actions peuvent-être complétées par des mesures semi-curatives avec la création de zones tampons humides en sortie de l’exutoire. Elles jouent le rôle de filtres. Le printemps est le bon moment pour entreprendre de tels aménagements.

À savoir

Les surfaces drainées en France représentent 2,9 M ha en 2010 soit 10 % de la Surface Agricole Utile (SAU). Cette technique permet de préserver le potentiel de rendement des cultures en évitant que les sols hydromorphes ne soient gorgés d’eau et asphyxient les cultures. En évacuant les excès d’eau hivernaux, le drainage modifie les chemins de l’eau au sein du territoire

Les mécanismes de transfert des polluants

Le risque de transfert des molécules par drainage s’accroît en période d’écoulement de l’eau de ruissellement dans les drains, soit de novembre à mars. Ces périodes correspondent aux traitements herbicides d’automne et de sortie d’hiver. Un produit appliqué à l’automne peut se retrouver dans les analyses réalisées au niveau des exutoires l’hiver suivant. Pour expliquer la dynamique des composés dans le sol, il est nécessaire de bien connaître le fonctionnement du territoire.

Les actions préventives sont essentielles

Pour limiter le risque de transfert via le réseau de drainage, les sols drainés sont gérés comme des parcelles possédant des sols superficiels, vulnérables à la lixiviation (perte des nutriments du sol par les eaux d’infiltration).
La solution est d’agir sur les entrées avec la mise en œuvre des bonnes pratiques agronomiques avec la maîtrise de la fertilisation azotée et des traitements phytosanitaires (période, conditions), la couverture permanente des sols, le non labour, l’écroûtage pour casser la croute battance, …

Les actions semi curatives complètent les bonnes pratiques agronomiques

La mise en œuvre d’une agriculture respectueuse de l’environnement est l’affaire de tous, Bayer comme agriculteurs. L’objectif est d’agir en zone de sortie de tuyaux en prenant en compte les chemins de l’eau dans les parcelles. En consacrant quelques pourcentages de la surface d’un bassin versant à des zones tampons, l’impact de l’agriculture sur la ressource en eau diminue significativement. Les surfaces dédiées et types de zones tampons sont à adapter en fonction du contexte pédo-agro-climatique et du fonctionnement hydrologique du bassin versant.

« Dans les régions de cultures intensives, en dédiant 4 % de la SAU aux zones tampons humides, on pourrait atteindre 60 % d’efficacité pour dépolluer l’eau. Néanmoins, ces actions curatives sont complémentaires des bonnes pratiques de traitement et ne peuvent en aucun cas les remplacer. »

Julien Tournebize
Ingénieur chercheur Irstea

Ces zones tampons peuvent être des bandes enherbées en bordure de cours d’eau, des haies, des zones tampons humides comme des mares, des lagunes avec des végétaux filtrants pour réduire les phénomènes de ruissellement, érosion et épurer les eaux des fertilisants et produits phytosanitaires.