Maladies du bois : jouer la carte de l'agronomie et de la prophylaxie

Pour limiter la propagation des maladies du bois, nombre de précautions sont à prendre dans la conduite de la vigne : mode et date de taille, contrôle de la fertilisation, de l'alimentation en eau. En cas de contamination avérée sur un vignoble, des arrêtés préfectoraux peuvent être pris pour arracher et détruire les ceps concernés.

Pour que les maladies du bois s’expriment, un certain seuil d’inoculum est à atteindre, d’où la nécessité d’éviter les surcontaminations. Les mesures agronomiques et prophylaxiques sont importantes pour éviter l’évolution de l’ensemble du complexe parasitaire.

Influence du mode de taille et de la date

Les blessures de taille ont été identifiées comme la principale voie de propagation du champignon. D’où la nécessité de prendre quelques précautions.
Le mode de taille semble jouer un rôle capital. Ainsi, les techniques de taille qui tendent à concentrer les nécroses à proximité des troncs sont à éviter.
Recourir à des dates tardives, pendant les pleurs, réduit les risques de pénétration des agents pathogènes.
Autre constat des spécialistes : les tissus internes du bois sont colonisés progressivement par les champignons pathogènes, entrainant des « paliers de contamination ».

Limiter la fertilisation azotée en cas de risque

Les scientifiques ont mis en évidence plus de dégâts dans les parcelles à forte réserve utile, et bien alimentées en azote. Premier levier pour contrôler le développement des maladies : réduire la nutrition azotée des parcelles contaminées.
Ce lien entre la vigueur de la vigne et du champignon explique, pour partie, les variations d’expression du potentiel infectieux des maladies du bois au fil des campagnes. Lorsque la croissance de la vigne est ralentie, en raison d’année défavorable, de stress, celle-ci ajuste son métabolisme en produisant moins de feuillage. En conséquence, l’expression foliaire des maladies est peu perceptible, mais le contaminant est bien présent.

Bon à savoir

Des arrêtés préfectoraux sont pris pour rendre obligatoires ces mesures. L’objectif premier étant de limiter les sources d’inoculum en éliminant des parcelles les souches malades ou les parties mortes. Les mesures peuvent imposer jusqu’à l’arrachage des ceps touchés. Ces derniers doivent alors être brûlés ou abrités de la pluie et du vent pour éviter tout risque de contamination vers une vigne saine.