Maïs dans les rotations, un levier face aux résistances

La stratégie de désherbage ne se raisonne plus par culture, mais à l’échelle d’une rotation. Focus sur l’implantation de maïs au printemps, avant une céréale à paille. Un choix qui génère de l’intérêt sur le terrain.

Intégrer le maïs dans la rotation pour enrayer le phénomène de résistance des ray-grass. C’est l’option prise par deux des agriculteurs venus témoigner lors de l’édition 2017 d’Herb’innov, le 31 mai en Seine-et-Marne. « Économiquement, l’opération est limite, mais cette culture me permet d’intégrer des matières actives racinaires contre le ray-grass », explique Bernard Sicard, agriculteur en Haute-Garonne.

Un moyen d’appliquer l’alternance des modes d’actions que Yohan Joly expérimente sur son exploitation, dans la Vienne. « Le retour aux cultures de printemps me permet de casser le cycle des adventices, précise-t-il. Mais par chez nous, sans irrigation, je navigue à vue sur cette culture. » Le recours au faux-semis après les moissons et l’implantation de couverts étouffant le ray-grass sont les autres leviers qu’il actionne.

Des réponses dans les micro-parcelles Herb’innov

La plateforme d’essais Herb’innov, implantée à Coutevroult, en Seine-et-Marne, a apporté aux agriculteurs des éclairages sur la lutte contre les ray-grass. Plusieurs programmes y ont été mis en place sur deux types de rotation, dont une intégrant des cultures de printemps : blé-maïs-blé-maïs-, 2017 marquant la deuxième implantation de maïs. « Les cultures de printemps apportent ‘leurs’ matières actives, mais aussi leurs méthodes agronomiques propres, explique Valérie Renard. Le binage, par exemple, dans le cas du maïs. » L’ingénieure technique Bayer précise toutefois l’importance d’un raisonnement stratégique global : le maïs a ses atouts, mais il peut aussi limiter les possibilités d’action agronomique après la récolte, si celle-ci est tardive. Ce paramètre est à intégrer dans la réflexion.

Micro-parcelles à l’appui, Valérie Renard montre l’utilité des leviers « maïs » dans une rotation, dont l’efficacité seule ne s’avère pas toujours suffisante sur les essais menés à en Seine-et-Marne. « Il faut articuler les solutions chimiques et agronomiques pour un résultat satisfaisant », conclut-elle.