Herbinnov Est : confirmer la pertinence de l’agronomie en désherbage

Magnant, Aube (10)

Agir avant qu’il ne soit trop tard ! C’est dans cet esprit que sont organisés depuis l’automne 2018 les essais désherbage sur la plateforme Herbinnov référente pour la région Est.
Objectif : éviter que le vulpin ne prenne durablement le dessus, aux dépens du rendement. Implantée sur une ferme non loin de Troyes, elle compare les pratiques à risques avec celles qui sont optimisées.

Caractéristiques de la plateforme Herbinnov Est (10) :

Sur la plateforme Herbinnov Est, l’objectif n’est pas de trouver les voies pour sortir d’une impasse technique face au vulpin, mais bien d’évaluer les leviers pour l’éviter tout en éliminant le stock de semences.

  • Problématique
    Infestation sérieuse de vulpins, avec en moyenne 160 plantes /m²
  • Superficie de la plateforme
    1,5 ha scindée en trois bandes thématiques (1 bande à risque et 2 bandes optimisées de 12m sur 200m)
  • Présence du vulpin sur la plateforme
    Résistance au vulpin peu présente mais infestation bien réelle

Dans l’Aube, les résistances des graminées adventices aux herbicides se développent ! Le lieu d’expérimentation choisi par Bayer pour conduire sur plusieurs années des essais désherbage du programme Herbinnov, est justement une parcelle où la résistance est peu présente mais l’infestation bien réelle. L’objectif n’est pas de trouver les voies pour sortir d’une impasse technique, mais bien d’évaluer les leviers pour l’éviter.

La ferme d’Aymeric Mazurek, localisée sur la commune de Magnant en région naturelle du Barrois, au sud de Troyes, correspond à ce cas de figure. Installé depuis deux ans, l’agriculteur est attentif aux solutions qui préservent le rendement de ses cultures. La parcelle destinée aux essais d’une superficie de 1,5 ha présente en moyenne 160 vulpins /m².

Comparer les pratiques à risques avec celles optimisées

La plateforme d’essais est scindée en trois bandes thématiques. La première, qualifiée de « bande à risque »  sert de point de comparaison et permet de mieux marquer les esprits sur les pratiques lourdes de conséquence sur le rendement. Jamais labourée, elle reçoit une succession de cultures d’hiver, blé, orge et colza, avec des semis précoces pour les céréales. Les programmes de traitements sont les mêmes que pour les deux autres bandes adjacentes, qualifiées de « bandes optimisées ». Elles accueillent, à l’inverse, des techniques agronomiques pouvant abaisser la pression du vulpin : diversification des cultures avec introduction de cultures de printemps, décidée l’année précédente en collaboration avec l’agriculteur, un labour, à renouveler ou pas selon l’évolution des populations de graminées, un décalage de la date de semis.

À l’automne 2018, le faux-semis a été réussi sur une des deux bandes et le semis de blé a été effectué le 6 novembre. Idem pour le labour : seule une des bandes a été concernée afin de mieux évaluer son effet. Au printemps 2019, l’une des bandes optimisées va être semée avec du maïs.

Les programmes herbicides d’automne à l’épreuve

Pour les programmes herbicides, les trois bandes sont découpées en quatre sous-parcelles. Les itinéraires de traitement suivants sont comparés entre eux et par rapport à la sous-parcelle témoin :

  • un herbicide de prélevée seule avec une solution en cours d’homologation, une association de produits de post-levée précoce : Fosburi® + solution herbicide à base clodinafop, cloquintocet et prosulfocarbe
  • un programme avec deux passages d’automne : solution herbicide à base de prosulfocarbe suivi de Fosburi® + chlortoluron

Le traitement en sortie d’hiver avec Atlantis Pro® est à décider au cas par cas, selon le niveau d’efficacité des applications d’automne. Les comptages sont prévus courant janvier. Cette première campagne est déjà un bon indicateur de l’effet date de semis décalé, labour et efficacité des programmes d’automne.

Au printemps 2019, des visites de la plateforme seront proposées avec un point sur la résistance aux adventices et un focus sur la préservation de la qualité de l'eau, plus d’informations dans les semaines à venir.