Animation Pulvé’Fluo dans le Beaujolais : une affaire de gouttes

Scruter les impacts des gouttes de produit fluo sur les feuilles de vigne, avant la chute des gouttes de pluies. Le 2 juillet, une animation Pulvé’Fluo était organisée par Bayer dans le Beaujolais. Retour sur une soirée riche en enseignements.

Il s’en est fallu de peu. Dans la nuit du 2 au 3 juillet, un orage d’été particulièrement violent s’abat sur le Beaujolais et sur les vignes de Saint-Lager (Rhône). Fort heureusement, la pluie n’est tombée qu’une petite heure après l’animation Pulvé’Fluo proposée par Bayer.

Depuis son lancement, en 2010, le concept est désormais bien rôdé. Différents paramétrages de pulvérisation sont testés. L’application s’opère en journée, et révèle ses résultats une fois le soleil couché. Une encre fluorescente révèle, à la lueur de lampes UV, les impacts des gouttelettes sur les feuilles et les grappes. Une manière de juger, concrètement, la manière dont le produit couvre la culture.

Des éclairs et des éclairages sur la pulvérisation

Entre les premiers éclairs, mais avant les premières gouttes, une trentaine de viticulteurs ont arpenté une parcelle du distributeur Écovigne. « Nous avons testé trois pulvérisateurs avec le même volume de bouillie par hectare », explique Marie-Aure Bourgeon, consultante indépendante en viticulture de précision. Les traitements avec le canon oscillant et les pulvérisateurs face à face par le dessus avec deux et trois mains ont été appliqués en fin d’après-midi, en présence des viticulteurs. L’occasion de confronter l’impression visuelle du chantier et le résultat. « Dans le cadre d’une démonstration, on ne cherche pas forcément à entrer dans le détail des réglages, mais déjà de montrer les atouts et les limites de chaque type de matériel », précise Marie-Aure Bourgeon.

L’occasion de tordre le coup à certaines idées reçues. Même à débit équivalent, le canon génère un brouillard plus important. « Longtemps, ce nuage était plutôt considéré comme « rassurant », en donnant une impression de bonne couverture du vignoble. Aujourd’hui, les vignerons surveillent d’autres paramètres. Les mentalités changent. », commente Jean-Christophe Rousseau, responsable marketing chez Berthoud, partenaire de l’opération. Et Pulvé’Fluo contribue à ce mouvement. Dans la nuit, les participants découvrent une couverture moins satisfaisante des vignes, sur le trajet du canon oscillant…

« Le meilleur produit possible ne peut être efficace que s’il est bien appliqué. Au prix du produit, c’est un enjeu important ! »

Des leçons à tirer, quel que soit le mode de production

« L’objectif étant avant tout pédagogique, j’insiste avant tout sur un message, synthétise Maire-Aure Bourgeon. L’important, c’est d’avoir une couverture homogène des feuilles et des grappes par les gouttes de produit. » Le message est simple, et reçu cinq sur cinq. Pascal, viticulteur à Saint-Étienne-la-Varenne (69), confirme que l’expérience est édifiante. « La variabilité, dans la qualité de répartition du produit fluorescent, met en avant l’importance de la machine. Le meilleur produit possible ne peut être efficace que s’il est bien appliqué. Au prix du produit, c’est un enjeu important ! »

Le vin de Frédéric, installé à Saint Lager, est labellisé en agriculture biologique. « C’est un mode de production différent, témoigne-t-il. Et je travaille sur de petites surfaces, comparés aux autres collègues présents. Mais la conclusion n’en est pas moins pertinente ! Dans tous les cas, chaque détail compte, et une pulvérisation bien réglée permet de réduire les quantités de produits. » Et ce, en bio comme en conventionnel.

Une pédagogie à déployer dans l’enseignement agricole !

Daniel, qui gère l’exploitation du lycée agricole Bel-Air, à Saint-Jean d’Ardière (69), est l’un des derniers à commenter l’animation, au moment où le temps commence à se gâter. « Le dispositif est original et très visuel, pour aborder une thématique à la fois économique, technique, environnementale et sociétale », commente-t-il. Un dispositif qui donne, aussi, des idées. Avant de repartir, Daniel a pris le temps de poser les jalons d’une animation Pulvé’Fluo au sein de son établissement, dès l’année prochaine.