Ajuster la dose selon la surface foliaire
La réduction des doses est un des paramètres pour réduire l’Indice de fréquence de traitement et maîtriser le coût de la protection. Mais, cet ajustement ne s’improvise pas ou alors au risque d’engranger des pertes de récolte assez conséquentes. Un outil sera proposé en 2020 pour accompagner les viticulteurs afin de trouver le juste équilibre.
« En mesurant la hauteur de végétation et l’écartement entre les rangs, nous avons pu estimer la surface totale de végétation. Nous avons réalisé plusieurs expérimentations pour éprouver la technique, en pleine dose comme en dose réduite »
Afin de proposer un cadre sécurisé pour réduire les doses tout en maintenant l’efficacité du produit, des essais sont menés sur mildiou et oïdium depuis 2015 dans l’Hérault, à Villeneuve-lès-Maguelone, au Domaine du Chapitre.
“Nous nous sommes appuyés sur l'indicateur de surface de haie foliaire verticale, Leaf Wall area en anglais, explique Patrice Dubournet, responsable technique vigne chez Bayer. En mesurant la hauteur de végétation et l’écartement entre les rangs, nous avons pu estimer la surface totale de végétation. Nous avons réalisé plusieurs expérimentations pour éprouver la technique, en pleine dose comme en dose réduite. Les premiers résultats montrent qu’une réduction de 20 à 30 % en situation moyenne est réalisable, sans mettre en danger la vendange, tant en qualité qu’en quantité. Dans cette région témoignant d’une pression oïdium historique, le cépage choisi est le Chazan, mélange de Chardonnay, très sensible à la maladie, et de Listan, un cépage andalou. Les conditions expérimentales sont idéales : traitement face par face avec un automoteur à vitesse régulière, pas d’herbe entre les rangs et aucun travail du sol qui pourrait faire remonter l’humidité."
Objectif 2020 : intégrer la surface foliaire dans un modèle
“Avec cette expérimentation, notre objectif est de fournir l’information directement aux viticulteurs, via un modèle qui intègre la surface de végétation et le risque parasitaire en fonction du stade de développement de la vigne, poursuit Patrice Dubournet. Une fois l’information sur le produit entrée dans l’outil, celui-ci fournira une dose et une date de traitement.”
Le nouveau modèle épidémiologique sera donc bientôt couplé avec ce modèle de croissance, qui suit l’évolution de la surface de végétation. Rendez-vous en 2020 ! La France reste un des derniers pays européens où la dose se calcule en surface cadastrale, c’est-à-dire qu’elle ne peut pas être modulée en fonction du stade de la plante.
Grâce à l’outil d’aide à la décision Movida®, qui suit au plus près l’évolution du mildiou et de l’oïdium, le raisonnement intègre déjà le niveau de pression.