TOPPS, la référence commune pour protéger l’eau des pollutions ponctuelles et diffuses

Programme européen multipartenaire, TOPPS a pour objectif de réduire les pollutions ponctuelles et diffuses. Retour sur onze ans de travaux, au cours desquels la France est en première ligne pour l’expérimentation et la diffusion des bonnes pratiques.

Définition

TOPPS est l’acronyme de Train operators to Promote Practices and Sustainability : http://www.topps-life.org. 

Le projet a connu plusieurs extensions (Life, Bridge, Prowadis, Water protection) au fur et à mesure de son évolution. D’abord orienté sur la prévention des pollutions ponctuelles (TOPPS), les bandes enherbées (BRIDGE) puis la dérive et le ruissellement (PROWADIS). Il s’est aussi intéressé à la pulvérisation (EOS) et couvre maintenant l’ensemble de ces sujets (water protection).

Lorsqu’il a été initié en 2005 par l’organisation européenne des industriels de la protection des plantes (ECPA : European Crop protection Association), le projet TOPPS devait s’étaler sur 3 ans. Depuis, il n’a cessé d’évoluer et de rallier les acteurs du développement agricole, en France comme en Europe.En 2016, il rassemble treize pays. Son originalité : fédérer les expertises pour devenir une plateforme de référence dans la réduction des pollutions ponctuelles et diffuses.

Il donne à chaque acteur le même socle de bonnes pratiques pour protéger la ressource en eau. Financé au départ pour moitié par un fond européen Life et par l’ECPA, il est à la fois un outil d’expérimentation mais aussi de partage des connaissances. Son atout : l’approche sur le terrain à l’échelle du bassin versant.

Pendant ces onze dernières années, TOPPS a été principalement alimenté par les programmes construits en France avec les instituts techniques et la profession agricole. À l’actif de ce partenariat : une référence documentaire considérable sur les bonnes pratiques, et surtout des modules de formations pragmatiques.

TOPPS, un programme évolutif et mobilisateur

Dans sa première période de travaux, de 2005 à 2008, TOPPS Life a mis en place des plateformes de démonstration pour limiter les pollutions ponctuelles au sein de neuf fermes localisées sur cinq bassins versants situés au Danemark, en Italie, en Pologne, en Allemagne, en Belgique et en France. Cette période visait essentiellement l’harmonisation des mesures de gestion relatives aux pollutions ponctuelles.

TOPPS s’est inspiré du programme Aquasite® d’Arvalis . Il a donné les bases pour construire un diagnostic commun sur les sources de pollutions ponctuelles dans les exploitations de chaque bassin suivi. Arvalis ainsi que l’Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture) ont d’ailleurs été partenaires dès le début du projet.

À la fin de ce cycle d’études, TOPPS est devenu TOPPS Bridge avec un financement provenant exclusivement de l’ECPA et permettant de préparer la suite des recherches. En 2010, TOPPS – Eos1 est initié. Il est centré sur l’évaluation des progrès techniques réalisés sur les pulvérisateurs en lien avec l’Institut français de la vigne et du vin. 

De 2011 à 2014, sous le nom TOPPS Prowadis (acronyme pour PROtect WAter from Diffuse contamination) deux groupes de travail sont créés : l’un est dédié aux problématiques liées au ruissellement, l’autre sur celles relatives à la dérive. Les méthodes de diagnostic s’inspirent de celles du Corpen (voir ci-dessous) et de l’outil Aquaplaine® conçu par Arvalis. D’autres organismes techniques européens et experts rejoignent ces équipes afin de construire un guide commun de bonnes pratiques et développer les formations.

En 2012, un diagnostic en ligne est disponible pour tous les agriculteurs souhaitant s’engager dans une démarche de progrès sur les enjeux liés à la préservation de l’eau.

Définition

Le Corpen est une instance d’analyse et d’expertise composé d’acteurs issus d’organismes publics comme privés.

Il élabore et diffuse des recommandations contribuant à la réduction des pollutions et permettant une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux.

TOPPS en chiffres

  • 24 Pays ont accueillis les démonstrations de bonnes pratiques et les formations sur la protection de l’eau

  • 12 000 Agriculteurs et conseillés formés

  • 450 000 Documents sur les bonnes pratiques distribués

« Cette expertise et ce savoir-faire a permis à Bayer d’accompagner et de former les acteurs agricoles au travers par exemple d’un guide pratique dédié aux techniques de pulvérisation. L’objectif principal étant de sensibiliser aux bonnes pratiques de pulvérisation avec notamment la maîtrise de la dérive de pulvérisation. »

Les acteurs du projet TOPPS

Le comité de pilotage de TOPPS rassemble des membres de l’ECPA, des sociétés de protection des plantes dont Bayer.

Les partenaires du projet sont : Disafa université de Turin, IOS-PIB Institut environnemental de Pologne, Inagro (Belgique), Irstea, Arvalis Institut du végétal, l’université de Cordoue, le centre de connaissance agronomique du Danemark, le centre de recherche Bavarois pour l’agriculture, l’université de Thessalonique de Volos en Grèce, l’université de sciences agricoles et vétérinaires de Cluj-Mapoca en Roumanie, la société privée de conseil sur les sciences du sol en Hongrie, le centre de recherche sur l’eau en Slovaquie, la confédération des agricultures du Portugal et la confédération nationale des coopératives portugaises.
Un réseau d’acteurs du conseil agricole œuvrant sur la thématique de l’eau aux Pays-Bas complète cette liste de partenaires : LTO (union d’agriculteurs), Waterboards (responsables de la qualité de l’eau) et Nefyto (association de protection des cultures).

L’exemple de la Fontaine du Theil (35) : des résultats visibles

En fin d'expérimentation, plus de 95% des analyses effectuées ne révèlent aucune molécule phytosanitaire

Sur ce bassin versant choisi pour la prédominance de l'activité agricole, des solutions ont été mises en place à partir de 1997 pour limiter les pollutions ponctuelles. Il s'agit de mesures liées aux différents postes de manipulation des produits comme l'aménagement du local de stockage et de l'aire de remplissage du pulvérisateur. Des modifications de pratiques agricoles ont aussi été engagées : travail du sol, couverture végétal.

Entre 1998 et 2006, les taux de quantification dans l’eau des substances actives suivies évoluent fortement à la baisse. Les flux de substances actives mesurés dans le ruisseau à la sortie du bassin versant ont commencé à baisser à partir de 2001. En fin d'expérimentation, plus de 95% des analyses effectuées ne révèlent aucune molécule phytosanitaire.

La Fontaine du Theil près de Rennes a servi de référence en 2012 lorsqu’il a fallu former les partenaires du projet à la méthode de diagnostic de bassin versant (Aquaplaine® et diagnostic des bandes enherbées de l’Irstea).

Pour aller plus loin…

Retrouvez toutes les informations sur TOPPS et tous les documents produits sur www.topps-life.org et directement dans quelques-uns des documents produits en français :