Vulpin sur céréales, colza, pois, féverole et betterave

Graminée adventice des blés et colza, le vulpin peut rapidement entrer en concurrence avec les cultures. Avec 26 pieds par m², c’est 5% du rendement du blé qui est affecté. Pour lutter efficacement contre le vulpin, une stratégie de désherbage durable est à privilégier, alliant l’agronomie et la chimie avec une alternance des solutions pour éviter l’apparition des résistances aux herbicides.

Profil de l'adventice

Conseils agronomiques

Les problèmes de résistance du vulpin aux herbicides sont apparus dans les rotations courtes avec des situations d’impasse sévères. Pour préserver le potentiel de production des parcelles, les stratégies de désherbage mécanique et les pratiques agronomiques sont associées à un programme de traitements, pensé sur le moyen terme, fondé sur l’alternance des familles chimiques. Ces interventions sont programmées sur la rotation.

L’objectif est d’abaisser progressivement le stock de graines de vulpin dans le sol en limitant les levées. Le travail du sol est essentiel. Un labour programmé tous les trois ou quatre ans enfouit les graines profondément dans le sol et empêche leur germination. La profondeur de germination est de 1,5 cm et la graine perd au bout d’un an son pouvoir de germination à plus de 80 %. La pratique d’un faux-semis permet de déclencher les levées des vulpins afin de les détruire avant l’installation de la culture de blé ou de colza. L’introduction d’une culture de printemps comme un maïs, entre deux blés ou après un blé et un colza, est un bon moyen de casser le cycle du vulpin. Néanmoins, le vulpin lève dans les betteraves mais ce ne sont pas les mêmes familles chimiques utilisées. Enfin, en reportant de trois semaines la date de semis du blé, la levée concomitante des vulpins avec la culture est bouleversée. Le climat n’est plus favorable à la germination de la mauvaise herbe.

Conseils phytosanitaires

Le programme herbicide se raisonne en fonction de la problématique vulpin à la parcelle. En cas de forte infestation, une intervention à l’automne et en sortie d’hiver avec des produits aux modes d’action complémentaires est préconisée. L’alternance des modes d’action évite l’apparition des résistances et garantit l’efficacité du programme. L’herbicide ne crée pas la résistance. Il la révèle en sélectionnant les mauvaises herbes résistantes qui existent à l’état naturel.  

À l’automne, les herbicides utilisés sont des racinaires applicables en pré-levée ou en post-levée précoce. Ils permettent d’introduire de nouveaux modes d’actions dans le programme de désherbage (HRAC K3 (flufénacet), F1 (diflufénican)…). Un traitement d’automne avec des solutions comme Mateno®, Fosburi® ou encore Xinia® suivi d’une application en Sortie Hiver permet de viser la meilleure efficacité, de limiter son stock semencier et de préserver son potentiel de rendement.

En sortie d’hiver, selon la flore en présence, les solutions de la gamme Mesomaxx® s’appliquent dès la reprise de croissance de la culture, avec une hygrométrie supérieure à 60 %, en absence de gel et en respectant les bonnes pratiques de pulvérisation.

En situation de résistance aux ALS – ACCase, un programme « double automne» intégrant Mateno® (en pré-levée) ou Fosburi® en post-levée précoce (3 feuilles) à d’autres herbicides racinaires permettra de viser la meilleure efficacité. Remarque : cette stratégie est tributaire des conditions climatiques car les modes d’action sont racinaires. Même si deux interventions ont été réalisées, la surveillance des parcelles est recommandée. Par ailleurs, la stratégie « double automne » peut certaines années s’avérer difficile à mettre en œuvre.

Outils et services